En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.
Du côté de chez Citizen Jazz, publication de White Noise, le nouveau disque du contrebassiste Martin Wind enregistré en trio avec Philippe Catherine (guitare) et Ack Van Rooyen (bugle). « Tout cela chante, la joie habite les huit compositions au programme ».
Du côté de chez Citizen Jazz, publication de Wrap It Up, le nouveau disque de Valérie Graschaire enregistré avec son quartet et quelques invités. « Il est des temps un peu gris, confinés ou pas, dont on pourra aisément raviver les couleurs avec ce Wrap It Up porteur de jubilation ».
Du côté de chez Citizen Jazz, publication de Crésistance, le nouveau disque de Camille Thouvenot enregistré avec son Mettà Trio. « Un disque d’aujourd’hui, en prise avec la réalité du monde, mais jamais oublieux de ce qui en est la raison d’être : un hommage aux grands créateurs ».
J’ignore s’il est judicieux de parler de feel good music comme on dit feel good movie au sujet de certains films. Parce qu’on pourrait déceler dans ce qualificatif une connotation légèrement péjorative. Ce qui n’est vraiment pas le cas pour ce qui concerne un disque tournant régulièrement depuis plusieurs moi sur ma platine. Toujours est-il qu’en ces temps de pandémie – et de couvre-feu si injustement précoce pour certains d’entre nous – la perspective d’un voyage du côté de la Mer Égée et plus précisément sur l’Île de Paros est réjouissante à plus d’un titre. Puisqu’il faut rester chez soi, la musique devient alors nécessité, comme une médecine douce substitut à nos désirs de dépaysement…
Marc Buronfosse fait partie de ces musiciens dont la carte de visite est assez impressionnante, il a évolué – parmi beaucoup d’autres expériences – aux côtés de Bojan Z, de Stéphane Guillaume ou Sébastien Texier. On se souvient aussi d’un quartet qu’il avait formé et dans lequel on retrouvait deux autres musiciens hors pair : Benjamin Moussay et Jean-Charles Richard. Il faut savoir également que Marc Buronfosse est directeur du Mediterranean Artists Masters Festival sur l’Île de Paros. Notre homme est donc en quelque sorte chez lui quand il est question de l’Archipel des Cyclades…
Comme sur le précédent disque, Marc Buronfosse est aux commandes de sa Fender VI, une basse électrique à six cordes dont la sonorité se situe entre celle d’une basse habituelle et celle d’une guitare. La formation qui l’entoure a légèrement évolué depuis le premier album et se résume à un trio : Arnaud Biscay est toujours présent à la batterie et aux percussions, et l’on note l’arrivée de Maxime Hoarau au vibraphone et aux claviers. Sans oublier quelques invités spéciaux sur certains titres de ce nouveau disque intitulé Aegean Nights.
C’est donc la vie nocturne de l’île que Marc Buronfosse célèbre avec sa musique élégante et volontiers secrète, parée d’un écrin résolument électrique au centre duquel resplendit la sonorité de sa Fender VI. Une vibration profonde semble animer cette dernière : sa présence est celle d’un cœur, d’une respiration profonde (« Naoussa’s Night »). À ses côtés, Maxime Hoarau multiplie les incartades de son design sonore, Arnaud Biscay pouvant de son côté se glisser dans la peau d’un batteur de rock (« Thea’s Night »). On est souvent bercé par le flux et le reflux des vagues, caressé par une brise à laquelle on s’abandonne (« Kastro’s Night »). Tout ceci nous emporte dans un ailleurs loin et proche à la fois, aux couleurs scintillantes dont les nuances sont à chercher entre jazz, rock et ambient. Et si un sentiment de vraie douceur nous gagne à intervalles réguliers, la réalité de nos fractures quotidiennes surgit et peut aussi susciter l’inquiétude (« Migrants’ Night »), dans une nuit noire et trouble au bout de laquelle on perçoit étrangement, à la façon d'un questionnement existentiel, les échos lointains de « What’s Going On» de Marvin Gaye. De quoi ressentir le besoin d’une évasion encore plus contemplative, proche cousine des heures planantes du Pink Floyd de la grande époque (« Appolonia’s Night »). Et après la béatitude de « Monastiri’s Night » magnifié par la trompette d’Andreas Polyzogopoulos (présent tout au long de l’album précédent), la conclusion du disque est de toute beauté, sous la forme d’une scansion haletante de dix minutes, celles de la composition titre enluminée par un poème écrit de Jean-Philippe Carlot.
Vous avez dit non essentiel ? Vous n’êtes vraiment pas sérieux… Cette musique est vitale, bien au contraire.
Du côté de chez Citizen Jazz, retour sur un album paru en 2014, témoignage brûlant d'un concert enregistré à la Temple University le 11 novembre 1966. « Offering, Live At Temple University ne résout pas le mystère Coltrane, qui restera entier et c’est tant mieux. Mais on ne peut qu’être transporté de joie en redécouvrant ces moments d’une intensité brûlante qui constituent une des dernières pièces à verser à ce dossier riche et complexe qu’est l’histoire du saxophoniste. Comme une offrande ».