Pierre-Michel Sivadier : Paùl Jack
Du côté de mes Musiques Buissonnières, j'évoque le nouveau livre de Pierre-Michel Sivadier.
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Du côté de mes Musiques Buissonnières, j'évoque le nouveau livre de Pierre-Michel Sivadier.
Au programme du mois sur Radio Déclic, une émission consacrée à quelques musicien.ne.s à l'affiche de Nancy Jazz Pulsations : Bireli Lagrene & le Multiquarium Big Band : « Introduction / Used To Be A Cha Cha » ; Laurent Coulondre : « Looking Up » ; Sophie Alour : « Joy » ; Sélène Saint-Aimé : « Mare Undarum Part II » ; Laurent Bardainne & Tigre d'Eau Douce : « Apaches » ; Léon Phal Quintet : « Autumn in Ay »; Shootin' Chestnuts : « Joe ».
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C'est l'étape 52/100 de mon projet 100 %... Pour lire la micro-chronique en 100 mots de la semaine, c'est ici !
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La vie, la vie, la vie… Il en est fortement question avec ce disque qu’ont fait paraître chez Vibrant les Rouennais de Papanosh associés à « un béarnais cultivateur d’accents, un jongleur des mots, un voc’alchimiste ». J’ai nommé André Minvielle dont on n’oubliera pas la présence au sein de la compagnie Lubat, ce dernier ayant été en son temps le batteur de… Claude Nougaro. Ce même Nougaro auquel Minvielle a rendu hommage à la fin de l’année dernière au sein d’un trio très attachant formé avec Babx et Thomas de Pourquery. Et je rappelle aussi qu’André Minvielle a publié en 2016 un disque rare dont le titre peut se prononcer indifféremment « intime » ou « 1 Time ».
Et voici venu le temps d’une association Papanosh / André Minvielle et d’une rencontre qui s’est faite lors d’une des Hestejadas – un festival – de la Compagnie Lubat de Jazzcogne à Uzeste. Quant à l’idée d’un hommage à Prévert, André Minvielle explique que tout est parti du poème « Étranges étrangers » enregistré sur 1 Time et d’une proposition faite par Eugénie, la petite-fille du poète, de poursuivre ce travail de relecture. C’était là une belle occasion de faire revivre la poésie tendre, lucide et malicieuse de Jacques Prévert.
Je ne résiste pas au plaisir de partager avec vous le texte de présentation de Prévert Parade – c’est le nom de l’album – qui cite tous les poèmes qu’on peut y entendre. À vous de les retrouver :
« On y met Les petits plats dans les grands
Pour un Cortège de poèmes de Jacques Prévert.
Chacun amène sa pierre à l’édifice pour la paix, pas La Guerre…
Pendant ce temps, Les belles familles invitent L’Amiral.
C’est Quartier libre à Alicante !
La brouette ou les grandes inventions, tout y passe… mais…
Un matin Rue de la Colombe
D’Étranges étrangers entrent dans la danse :
C’est Le Combat avec l’ange…
Un chant lui est Destiné,
Entre Chant Song et Séganagramme. »
Cette Prévert Parade est réjouissante, c’est une association pleine de tendresse fougueuse, un grand jeu sur la musique et les mots. Papanosh et André Minvielle se sont trouvés. Par moments, on a même l’impression qu’ils se connaissaient de longue date et que leur disque signe des retrouvailles. La jubilation est au programme, qu’on se le dise !
[Album présenté dans L’Heure du Jazz n° 2 du 7 février 2020]
Musiciens : André Minvielle (chant, percussions), Raphaël Quehehen (saxophone, chant), Quentin Ghomari (trompettes, chant), Jérémie Piazza (batterie, percussions, chant), Sébastien Palis (piano, orgue, chant), Thibault Cellier (contrebasse, chant).
Traversons l’océan Atlantique pour nous rendre du côté de New York et plus précisément dans le quartier de Brooklyn, là où le contrebassiste Omer Avital s’est installé durant les années 90. Un musicien qu’on surnomme parfois le « Mingus israélien », en raison de son énergie, celle des fondamentaux du jazz qu’il ne perd jamais de vue, mais aussi parce que ses groupes se présentent comme des workshops, ces ateliers collectifs qui prennent forme et s’élaborent autant par leurs timbres que par les personnalités qui les composent.
À Brooklyn, Omer Avital a d’abord ouvert le Smalls, puis plus récemment le Wilson Live, qui est à la fois un lieu de répétition, de rencontre, d’enregistrement, de concert et de jam sessions, ce qu’il définit comme « un foyer créatif pour les musiciens de Brooklyn ». C’est là qu’il a mis sur pieds le quintet Qantar, une formation dont la fougue prend appui non seulement sur l’énergie du contrebassiste mais également sur une alchimie humaine dans laquelle le double souffle des saxophonistes Azaf Yuria et Alexander Levin est impressionnante. À leurs côtés, Eden Ladin au piano et Ofri Neheyma à la batterie. Quatre compagnons de route, israéliens eux-aussi et, tout comme leur patron, expatriés à Brooklyn. C’est d’ailleurs à l’époque du Smalls qu’ils ont connu sa musique avec laquelle ils ont grandi avant de travailler à ses côtés.
Après un premier album éponyme, Qantar a publié New York Paradox chez Jazz&People et Zamzama Records. Cet album a été enregistré sans coupure ni montage au mois d’avril 2019 au Wilson Live, et c’est un beau coup de cœur que je tenais à partager dans ces Notes Vagabondes. Voilà un disque gorgé de swing et de blues, dans lesquels viennent se mêler des influences orientales connectées aux racines d’Omer Avital. New York Paradox révèle non sans une certaine fierté sa musique généreuse et passionnée. Et comme le soulignent les notes du livret : « Le jazz a d’abord été un art du mouvement, une pulsation liée à la vie, à la marche des hommes, une foulée chargée tour à tour d’espérance et de joie, de mélancolie et de légèreté, autant de sentiments qui transparaissent dans la musique d’Omer Avital et nous la rendent si chère et si attachante ».
L’écoute répétée de New York Paradox confirme pleinement ces propos.
[Album présenté dans L’Heure du Jazz n° 4 du 3 avril 2020]
Musiciens : Omer Avital (contrebasse), Asaf Yuria (saxophones ténor et soprano), Alexander Levin (saxophone ténor), Eden Ladin (piano), Ofri Nehemya (batterie).