Franck Tortiller & Misja Fitzgerald-Michel : Les Heures Propices
Vibraphone, encore et encore. Après celui de Pascal Schumacher et son album SOL récemment évoqué par ici, voici cet instrument aux couleurs tout autant mélodiques que rythmiques mis à l’honneur dans le cadre d’un duo (et non plus d’un solo) composé de Franck Tortiller, l’un de ses éminents spécialistes, et du guitariste Misja Fitzgerald-Michel. Leur disque, publié sur le label MCO – pour Musiques à Ciel Ouvert – s’intitule Les heures propices, un titre inspiré par Alphonse de Lamartine :
« Ô temps ! Suspends ton vol et vous, heures propices !
Suspendez votre cours
Laissez-nous savourer les rapides délices
Des plus beaux de nos jours »
Les deux musiciens ont choisi de jouer en direct, sans filet, sans amplification, dans le but de retrouver le son naturel de leurs instruments et de s’exprimer pleinement, avec la complicité de l’ingénieur du son Ludovic Lanen. Ils sont voulu aussi, citons-les : « pratiquer une certaine forme de lenteur, de dépouillement, prendre le temps des notes et du silence, jouer avec la pulsation du souffle, expirer, inspirer, donner cette énergie du duo qui nous rassemble et nous ressemble ». Il est souvent question de vin dans cette belle histoire – normal, on sait que Franck Tortiller, ancien directeur de l’ONJ, est bourguignon et amateur de grands crus : « Clos des Corvées », « Musigny » ou encore « In Vino », pour citer quelques titres. Sachez par ailleurs que Bob Marley est aussi de la fête pour une reprise de « Redemption Song ».
Ces deux musiciens ne m’en voudront pas, je l’espère, de parler de délicatesse au sujet de leurs Heures propices. C’est un mot que j’emploie à dessein, parce qu’il inclut l’idée d’une écoute réciproque, de cette attention à l’autre qui en font bien plus qu’un simple dialogue ou une énième conversation. Ce beau disque est une invitation lancée à tous celles et ceux qui, dans ce monde trouble et porteur de mille inquiétudes, peuvent ressentir un jour ou l’autre le besoin de se ressourcer au cœur d’une bulle poétique. Une douce alternative, en quelque sorte…
[Album présenté dans L'Heure du Jazz n° 7 du 10 juillet 2020]
Musiciens : Franck Tortiller (vibraphone) ; Misja Fitzgerald-Michel (guitare 6 ou 12 cordes).
Au printemps dernier, je me suis vu confier l'écriture d'un texte de présentation devant figurer sur le dossier de presse au moment de la sortie de Chouf !, le nouveau disque du chanteur rockeur Sidi Bemol. L'album étant publié depuis la fin du mois d'août, voici ce travail à lire aussi comme la chronique d'un magnifique moment de rock et d'un disque de combat.
Après différentes expériences en groupe, le vibraphoniste Pascal Schumacher a désiré tenter une nouvelle aventure, mais en solitaire cette fois, une expérience qu’il présente lui-même comme une nécessité. « Dans ces moments-là, tu peux être entièrement créatif, tout est permis, tu n’as pas besoin de te cantonner à ce qui est écrit ou joué à l’avance… Ce sont des moments que j’ai toujours adorés ». Le Luxembourgeois a pu se produire seul au Festival de Salzbourg en 2018 : « Durant ces concerts, je me suis senti plus libre que je ne l’avais jamais été auparavant ».


C'est l'étape 49/100 de mon projet 100 %. Pour lire la micro-chronique en 100 mots de la semaine,
Pour la rentrée de mes Musiques Buissonnières après une longue période de silence, j'ai choisi d'évoquer le double CD enregistré par le trompettiste Rémi Gaudillat, Electric Extension. Cette formation s'appuie sur son quartet de cœur le Possible(s) Quartet, qu'il élargit en lui donnant des couleurs... électriques ! Une réussite et un album empreint d'une grande sensibilité poétique...


